



Je profite de trois weekends hors du communs pour vous envoyer quelques nouvelles. Non, décidément je n'arrive plus à croire que la Colombie est telle que nous la racontent nos médias. Pour vous en convaincre, voici quelques récits de voyages, au cœur d'un pays surprenant.
Le weekend dernier a certainement été le meilleur passé ici. Accompagné d'une Française et d'une Colombienne, je suis parti balader dans un petit village antioqueño, Jerico. Il est bon de savoir que je me suis levé avec un goyavo (gueule de bois) conséquent, issu de la fête de la veille. J'ai donc assez mal digéré les quatre heures de bus nécessaires pour rallier Jerico depuis Medellín. Arrivés à 14h, nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir que le dernier bus pour rentrer partait à 17h. On s'est alors dit qu'il valait mieux profiter et qu'on se débrouillerait toujours pour rentrer plus tard. Car il nous était impossible de ne pas succomber au charme des lieux et à l'accueil chaleureux des habitants. Après quelques flâneries, perdus au milieu des Andes, vers 20h il fallait penser au retour. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le seul chauffeur disposé à nous ramener à Medellín, dans un état d'alcoolémie avancé. Non, en fait il était mort saoul. Nous nous sommes regardés tous les trois en pensant qu'il était toujours moins dangereux de dormir dehors que de rentrer avec ce bon monsieur. Et maintenant quoi ? Il ne nous restait plus qu'a faire la fête. Ainsi de bars de tango en discothèques, de rhum en aguardiente, le temps se passait. Finalement à 2h du matin, on nous a indiqué un hôtel pas cher, typique et confortable. Le lendemain, levés 7h et, comme nous étions sur place, nous avons décidé de prolonger notre voyage et de soigner le goyavo en ralliant un village voisin en chiva. Vous savez les chivas sont ces bus tous pleins de couleurs, typiques d'Amérique latine. Nous voici donc cheveux au vent, lancés au lever du jour sur un petit chemin de terre, au milieu de nulle part, dans l'immensité verdoyante des Andes. Un moment de rêve, irréel, ayant pour seuls paysages quelques vaches, une finca de temps à autres, une rivière et les montagnes à l'infini. C'est dans ces instants que peut naître en vous une certaine idée de la liberté. S'il ne doit rester qu'un seul voyage vers le paradis, j'aimerais qu'il ressemble à celui-là : en chiva entre Jerico et Jardin en Colombie. Jardin, c'est le deuxième village où nous sommes arrivés après quelques heures de route. Tout aussi magnifique, nous l'avons savouré à demi somnolents, chacun déambulant dans ses rêves. Dur de retourner au boulot le lundi matin...
Un autre moment de dépaysement total fut le défilé des reines de beauté à Ciudad Bolivar, un autre village antioqueño. C'était un dimanche, où tous les habitants se retrouvent sur la place centrale. D'un coup, la musique s'est faite plus forte, tous se sont massés de chaque côtés de la grand-rue et le défilé a commencé. Nous n'en savions rien, ce fut d'autant plus agréable. Je vous laisse baver sur les photos et imaginer l'ambiance autour de tous ces musiciens, danseur et voitures parées de fleurs sur lesquelles trônaient les plus belles créatures de la région.
Ces récits m'amènent enfin chez Pablo, un ami qui fêtait sa crémaillère il y a quinze jours. Me voici perché sur les hauteurs de la ville, dans une petit maison de pierre et de bois près de laquelle coule un ruisseau. Les arepas et les saucisses crépitaient sur le barbecue quand retentit la première note de... flamenco. Oui, car Pablo et ses amis sont amoureux du flamenco et le jouent à merveille. Pianiste, guitariste, batteur sur une caisse en bois (!!), chanteur, chanteuse, danseur et danseuse, nous ont fait rêver. Car dominant Medellín depuis une maisonnette éclairée à la bougie et bercée de flamenco, ça ne pouvait être qu'un rêve... Le lendemain, le goyavo a cette fois été soigné par une ballade et la rencontre d'une petite cascade. Ni une ni deux, tous à poils et à la flotte ! Bandééé, ça réveille car plutôt fraîche. Puis rebelote l'après-midi, barbecue et guitare, jusqu'au coucher du soleil. Les lundis sont de plus en plus difficiles...
Voilà bande de rats vous savez tout !!
Je vous laisse sur une petite phrase extraite d'un récit de la jeunesse militaire de mon grand-père : « A la gare, pressés de retrouver nos parents, un cœur féminin, notre région, nous nous sommes égarés sans presque nous dire adieu, qu’importe l’amitié est toujours présente dans nos cœurs. »
La bizette
Buch
8 commentaires:
ouah putian mais quel poete
jadore ton article pourtant autant d'habitude je trouve la teneur de ce blog pourrie et je lache des commentaires debiles autant la jai envie de cross the border !!
keep up man
Tu gères ma Buche ! T'as vraiment l'air de t'éclater et tu nous fais réver. Seul regret quand on te lit, c'est qu'on préfèrerait être là bas pour partager tes mélanges de gueules de bois latines et de découvertes magnifiques! Encore chapeau pour le style et régale toi bien !
encore une fois je me dois de plussoyer le commandant.
pleins de photos, de la belle prose : allez, je te remet le trophée du meilleur article sur ce blog depuis sa création. je m'en fous je fais ce que je veux je suis admin.
oh le koso qui s'affirme comme un vieux guik!
Mais j'avoue le buch' tu nous fait découvrir de plus en plus ta face de poète, et de littéraire derrière toutes tes expressions de bucheron qui me manques quand même!
Bisouilles vieux buch et continue de profiter et de te régaler!
Putain vieux buch c'est clair la petite larme à l'oeil là ! Trop magnifique ça a l'air magique profite en autant que tu peux
Gros bisous
Hugo
J'arrive en sixième position pour, moi aussi te féciliter et te remercier pour tout ce rêve que tu nous offre!!
Merci!! Continues, on adore!! A+
chapeau bas, c beau, ça donne envie d'aller te rejoindre. en Equateur aussi, ils aiment bien les "reines" (par quartier, par ville, par communauté...) et elle défilent en 4x4! ici, gueule de bois se dit chuchaqui. et chaque fois, les chivas ou camionnettes provoquent en moi aussi, ce sentiment de liberté.
merci pr ce bel article.
Et bien je crois que c'est mon tour !! Je crois que ton article a tellement ému les companeros que personne ne peut se passer de mettre son ptt commentaire...
Que dire sans se répéter, et bien tanpis je le dirai quand meme : j'ai adoré ton article ! Il nous fait voyager, découvrir une autre culture, on est projetté en Colombie. Mais putain Buch tu nous fait chier, nous aussi maintenant on veut y aller !
Attention aux reines c'est souvent les plus cruelles...
gros bisous
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